France! Kim Kardashian et les “papys braqueurs”, un migrant meurt dans une tentative de traversée, des prisons françaises visées par des incendies ou des tirs, une caissière a fait mine d’être muette pendant 16 ans afin de percevoir une pension d’invalidité 2025.4

2025.4.28 Kim Kardashian et les “papys braqueurs”
Aomar Aït Khedache (C), l’un des accusés au procès du braquage de Kim Kardashian, arrive au palais de justice de Paris le 28 avril 2025 PHOTO AFP / Bertrand GUAY
Aomar Aït Khedache est présenté comme l’organisateur du braquage dont a été victime Kim Kardashian mais lui reconnaît simplement y avoir pris part. Très affaibli physiquement, désormais sourd et muet, son interrogatoire de personnalité a été très fastidieux.

Kim Kardashian et les “papys braqueurs”: le procès du retentissant braquage s’est ouvert à Paris
Publié le 28/04/25 à 09:54 – Mis à jour le 29/04/25 à 15:48

Des “papys braqueurs” sur le banc des accusés: le procès du braquage à 9 millions d’euros de Kim Kardashian, dans sa chambre d’hôtel en pleine Fashion week en 2016, s’est ouvert lundi devant la cour d’assises de Paris, en l’absence de la reine des influenceuses, qui viendra témoigner plus tard
La première journée était consacrée à l’organisation: tirage au sort des jurés, planning des quatre semaines de procès, résumé des faits, identité des accusés, appel des parties civiles…

Dans le box réservé à ces dernières, pas de star aujourd’hui: “Kimberly Kardashian” comme dit le président David De Pas, a fait savoir qu’elle viendrait au procès, mais uniquement pour son audition, prévue le 13 mai.

Ils sont 10 à comparaître (neuf hommes et une femme), tous désormais libres après avoir fait de la détention provisoire et donc assis à côté de leurs avocats, dans le prétoire de la petite salle d’audience remplie à bloc.

Beaucoup des accusés au casier judiciaire souvent déjà bien rempli ont autour de 70 ans. C’est inhabituel et ça se voit vite: par leurs cheveux blancs, grisonnants ou absents, et les dispositions particulières prises par la cour.

Pour Aomar Ait Khedache, dit “Omar le vieux” (69 ans la semaine prochaine), arrivé appuyé sur une canne, qui n’entend plus et ne peut plus parler, des sténotypistes retranscrivent l’audience en direct sur un écran d’ordinateur placé devant lui. Il répond en écrivant à la main sous un petit rétroprojecteur reproduisant ses mots à l’écran de la salle. Parfois il lève simplement le pouce pour dire oui.

A Didier Dubreucq, dit “Yeux bleus”, larges épaules, chauve, tête d’ancien boxeur qu’il est, la cour indique qu’il pourra s’absenter pour sa chimiothérapie en cours. L’accusé répond placide qu’il fera en sorte “d’être là malgré tout”.

Et au bout d’une heure, l’un d’eux demande à se lever pour une envie pressante. “Il y a de mémoire trois accusés dans cette situation” qui pourront sortir autant que nécessaire, indique le président.

-“Fantasme” –

Sur les bancs des accusés on trouve encore Christiane Glotin (78 ans), toute petite femme chic, Yunice Abbas (71 ans), qui a hâte de présenter ses excuses à Kim Kardashian selon sa défense.

Parmi les plus jeunes: Gary Madar (35 ans), frère du chauffeur de Kim Kardashian et qui aurait donné le tuyau aux autres – il nie. Et Harminy Ait Khedache (37 ans), qui a reconnu avoir conduit son père et d’autres près de l’hôtel de Kim Kardashian mais sans avoir été mis au courant du braquage, jure-t-il.

Deux accusés, enfin, ne seront finalement pas jugés. L’un d’eux est décédé à 72 ans en mars, et le doyen (80 ans) souffre de la maladie d’Alzheimer et n’est pas apte à comparaître.

Faute de Kim Kardashian en ce premier jour de procès ultra-médiatique, les près de 400 journalistes accrédités (dont un quart d’étrangers) n’ont pas tous fait le déplacement, mais le couloir de dizaines de mètres réservé aux caméras dans une des galeries de l’historique palais de justice sur l’île de la Cité est tout de même bien rempli.

En passant devant, l’un des avocats de la défense, Me Joseph Hazan, espère qu’après “l’emballement médiatique” viendra désormais le temps des “débats judiciaires calmes, apaisés”, et appelle à sortir “du fantasme de cette affaire” pour “en faire un dossier comme un autre”.

-Le “ring” –

Cette nuit d’octobre 2016, il est près de 03H00 du matin quand deux hommes encagoulés font irruption arme au poing dans la chambre de la star américaine. Elle hurle. Eux, avec un fort accent français dira-t-elle, lui réclament son “ring”.

Le “ring”, c’est sa bague de fiançailles offerte par le rappeur Kanye West, évaluée à quatre millions de dollars (3,5 millions d’euros), que Kim Kardashian, alors 35 ans, exhibe sur les réseaux sociaux comme le reste de sa vie.

Un énorme diamant, une célébrité qui descend toujours au même hôtel discret mais peu sécurisé, le No Address, et dévoile en temps réel où elle se trouve: la tentation était trop forte pour les “papys braqueurs”, comme la presse les a surnommés.

Montant du butin: neuf millions d’euros, soit le plus gros vol d’un particulier depuis 20 ans en France.

Seul un collier perdu dans la rue lors de la fuite des braqueurs a été retrouvé. L’or aurait été fondu et les enquêteurs, qui ont tout de même saisi des centaines de milliers d’euros chez les suspects arrêtés trois mois après le braquage, pensent qu’une grande partie du butin a été écoulée en Belgique.

Le braquage n’a duré qu’une dizaine de minutes – mais traumatisera Kim Kardashian. Ainsi que le réceptionniste Abderrahmane Ouatiki, forcé à accompagner les braqueurs et victime oubliée de l’affaire.

“Il l’a vue comme une femme, non pas comme une star, comme une mère qui avait peur de ne plus revoir ses enfants”, affirme aux journalistes son avocat Henri de Beauregard.

Avant de suspendre l’audience pour la journée, le président demande à chacun s’il reconnait les faits reprochés. “NON”, écrit sur sa feuille de papier Aomar Ait Khedadche, qui a admis avoir ligoté la vedette mais pas l’organisation du braquage. La plupart contestent également, sauf Yunice Abbas. “J’ai participé”, dit-il, mais “enlèvement et séquestration c’est pas dans mon vocabulaire, je fais pas ça”.

Procès Kim Kardashian : L’interrogatoire fastidieux du « cerveau » du braquage, désormais sourd et muet
Procès•Aomar Aït Khedache, considéré comme le principal organisateur du braquage de Kim Kardashian, souffre de multiples problèmes de santé. Il est notamment devenu sourd et muet
Publié le 30/04/2025 à 18h37 • Mis à jour le 30/04/2025 à 18h37

Depuis la cour d’assises de Paris,

Comment interroger un homme sourd et muet ? Un homme qui, de surcroît, ne connaît pas la langue des signes et ne sait pas lire sur les lèvres. C’est le casse-tête auquel doit faire face la cour d’assises qui juge depuis lundi le braquage dont a été victime Kim Kardashian, en octobre 2016, alors qu’elle était de passage à Paris. La question est d’autant plus cruciale que l’homme en question – Aomar Aït Khedache – est présenté par l’accusation comme le « cerveau » de cette affaire hors norme, ce qu’il nie. Lui reconnaît seulement y avoir participé. Mais l’heure n’est à pas à l’examen des faits mais à l’analyse de sa personnalité. Car on ne juge pas des actes mais bien ceux qui sont accusés de les avoir commis.

Neuf ans se sont écoulés depuis cette retentissante affaire et le temps a fait son œuvre. Les papys braqueurs sont des vieillards, en proie à de nombreuses maladies. Aomar Aït Khedache fêtera en fin de semaine son soixante-neuvième anniversaire mais son état de santé est tel qu’on lui en donne au moins dix de plus. L’homme à la silhouette voutée, lunettes à double foyer sur le nez, se déplace difficilement, appuyé sur une canne. Son imposante prothèse auditive vissée à même son crâne ne suffit plus. Il a été reconnu invalide à 80 %. L’accusé est également obligé de quitter régulièrement la salle d’assises pour des problèmes d’incontinence. Qu’elle est loin l’image du braqueur de star – un parrain à la sauce Audiard – qu’on pouvait se figurer à la lecture du dossier.

« Je ne suis pas joueur »
Puisque Aomar Aït Khedache ne peut s’exprimer de manière classique, la cour a dû faire appel à deux sténotypistes qui retranscrivent en direct ce que disent les uns et les autres. Un large écran a été installé devant l’accusé pour qu’ils puissent lire la retranscription des débats. Il répond aux questions par écrit. Quelques mots, en réalité, parfois des gestes – un pouce levé pour acquiescer – qui ne permettent pas de le cerner. Pour quelles raisons a-t-il cédé aux sirènes de la délinquance, cherche notamment à comprendre le président, David De Pas. Son casier fait état de d’une première condamnation en 1977 à dix mois de prison pour un cambriolage. Il a alors une vingtaine d’années.

Comment s’est-il retrouvé impliqué, l’interroge le magistrat. « Influence », écrit l’accusé sur son cahier d’écolier. De qui, cherche à comprendre le président. « Entourage. Rencontre. » Peut-il en dire plus ? « Pas ami, au cours de rencontres. » « Tout le monde ne fait pas ce type de rencontres », relance une nouvelle fois le président, avec une infinie patience. « Moi-même, je n’arrive pas à me l’expliquer », griffonne-t-il à la va-vite. Quid des autres condamnations : un autre vol en 1979 et un braquage en 1981 qui lui vaudra sept ans de réclusion. Ne s’avouant pas vaincu, le magistrat poursuit : est-ce par goût du risque ? De l’adrénaline ? « Je n’aime pas le risque. Je ne suis pas joueur. » Alors pour l’argent facile ? « Pas particulièrement. Mais aussi. » La cour ne parviendra pas à en savoir plus.

Pendant près de trente ans, la justice n’entendra plus parler de lui
C’est au cours de cette première incarcération qu’il développera sa surdité. A l’époque, il est marié à Agnès, « un ange » comme il la décrit dans une longue lettre écrite au juge d’instruction en 2017 et lu par le président. Une semaine après sa condamnation, sa compagne enceinte de sept mois meurt dans un incendie. Le choc est immense. S’ensuit alors une décompensation psychiatrique intense. Les séjours en hôpital psy s’enchaînent, le traitement médical est intensif. Selon l’une de ses avocates, Me Chloé Arnoux, c’est à cause des électrochocs réguliers qu’il commencera à perdre l’audition et à développer d’intenses acouphènes.

Sa renaissance, il la doit à la rencontre, en 1987, avec celle qui deviendra la mère de ses deux fils, Françoise. Ensemble, ils ouvrent plusieurs restaurants. En Ile-de-France, d’abord puis en Espagne. Si leur vie sentimentale bat de l’aile, ils sont unis autour de leurs enfants. « Ça a toujours été quelqu’un de normal. Un père comme il faut, il a toujours été là », assure son fils cadet. A la barre, le jeune trentenaire, chemise blanche et cheveux retenus en chignon, décrit un père impliqué dans leur éducation, bienveillant. Une vie de famille « lambda », insiste-t-il. Pourtant, il n’a que douze ans lorsqu’il voit les policiers espagnols débarquer chez eux en trombe pour l’interpeller : Aomar Aït Khedache, qui n’avait plus fait parler de lui pendant près de trente ans, est soupçonné d’avoir participé à des go-fasts entre la France et l’Espagne. Retour à la case prison. Sept mois de détention provisoire. Lui jure être totalement innocent.

Clandestinité
Ce n’est pas « lambda », non plus, un père qui vivra pendant sept ans dans la clandestinité. En octobre 2010, alors qu’Aomar Aït Khedache a repris le cours de sa vie – il a ouvert un hôtel-brasserie en Seine-et-Marne –, il est condamné à cinq ans de réclusion. Il vit cette peine comme une injustice mais plutôt que de faire appel, il décide d’entrer en cavale. Il reste dans la région, vit à gauche à droite avec la peur permanente d’être « pris ». Il renoue avec la criminalité. En avril 2015, il séquestre une vieille dame pour la cambrioler. Elle sera sauvée par sa fille et lui condamné à cinq ans de réclusion.

Pendant toute cette période, Aomar Aït Khedache reste toutefois en contact régulier avec ses fils. « C’était assez compliqué », reconnaît le cadet. Son frère aîné, dont il se dit très proche, l’écoute. Il est assis sur le banc des accusés à quelques mètres de son père. Il reconnaît être venu le chercher la nuit du braquage de Kim Kardashian mais jure qu’il ignorait tout de ce que venait de faire son père. Dans sa lettre au juge, son père, Aomar Aït Khedache, l’assure : avoir impliqué l’un de ses fils et son ancienne compagne est son plus grand « regret ». « Je vis dans la culpabilité », insiste-t-il.

2025.4.18 Espagne : une femme fait semblant d’être muette pendant 16 ans pour toucher une pension d’invalidité

Toucher une pension de la Sécurité sociale… en se faisant passer pour muette. Voilà l’improbable histoire qui s’est déroulée depuis près de deux décennies de l’autre côté des Pyrénées. D’après les médias locaux, une Espagnole, caissière de profession, a fait semblant d’avoir perdu l’usage de sa voix durant des années pour ne plus travailler et toucher une pension.

Tout part d’une vraie mésaventure. En 2003, la caissière est agressée par un client dans le supermarché dans lequel elle est employée. Ce qui lui laisse des traces. Choquée, elle est victime d’un stress post-traumatique, rapportent La Vanguardia(nouvelle fenêtre) et ABC de Cadiz(nouvelle fenêtre). Elle perd alors temporairement l’usage de sa voix et perçoit une pension d’invalidité permanente…

Interpellée en pleine rue
…jusqu’à ce jour de 2019. Seize ans après l’agression, la mutuelle de l’entreprise qui couvre les dépenses du supermarché – puisqu’il s’agit d’un accident de travail – demande de réévaluer sa situation. En cause ? “Des indices” d’une potentielle “fraude”, écrivent les médias espagnols : les médecins la suspectent de surjouer son mutisme. Une enquête est alors ouverte par l’organisme de gestion des prestations de santé.

La mutuelle engage finalement un détective, qui se rend directement sur le terrain. Ce dernier l’observe parler avec d’autres parents devant l’école de ses enfants, ou encore répondre au téléphone. Il finit même par lui demander directement l’adresse d’un magasin, en pleine rue : la femme prétendument muette lui répond sans souci. Une preuve irréfutable que son mutisme n’est plus présent, ce qui lui vaudra un signalement, après seize ans à percevoir la quasi-totalité de son salaire.

Elle risque désormais gros. Toujours selon les médias espagnols, la Cour supérieure de justice d’Andalousie l’a condamnée à une amende de “600 à 6.000 euros”, mais l’affaire n’est pas terminée. Charge au parquet d’indiquer si la femme a commis une infraction pénale, et à l’organisme gérant la Sécurité sociale de décider si elle lui impose de rembourser le montant des pensions perçues durant toutes ces années.

2025.4.18 Manche : un migrant meurt dans une tentative de traversée
Un migrant est mort lors d’une tentative de traversée clandestine de la Manche à bord d’une petite embarcation, a indiqué ce vendredi la police du Kent (sud-est de l’Angleterre). Les forces de l’ordre «ont été appelées à 8H26 ce vendredi 18 avril 2025 après qu’une patrouille de la Border Force a répondu à une urgence médicale sur un petit bateau dans la Manche. Un homme a depuis été déclaré mort», a affirmé la police du Kent dans un communiqué. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de ce décès. L’identité de l’homme n’a pas encore été établie.
L’association de secours en mer RNLI a de son côté indiqué que son navire de sauvetage basé à Douvres «a été dépêché par les gardes-côtes ce vendredi vers 8H15 sur les lieux d’un incident survenu dans la Manche». Ce nouvel incident intervient au moment où les traversées clandestines atteignent des records depuis le début de l’année. Plus de 9000 migrants ont réussi la périlleuse traversée, selon un décompte de l’AFP à partir de données du ministère britannique de l’Intérieur. Sur la seule journée de ce mardi, 12 bateaux transportant 705 migrants ont atteint les côtes britanniques, le chiffre quotidien le plus élevé depuis le début de l’année. Début mars, un migrant koweïtien était décédé lors d’une tentative de traversée après avoir été débarqué en arrêt cardio-respiratoire.
Selon l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), 78 migrants sont morts en 2024 en essayant de rejoindre l’Angleterre à bord d’embarcations de fortune dites «small boats », un record depuis le début en 2018 de ce phénomène dans cette zone. La lutte contre ces traversées clandestines de la Manche est une des priorités politiques du gouvernement britannique, qui a renforcé ces dernières années sa coopération avec les autorités françaises pour tenter d’endiguer le phénomène.

2025.4.15 Le point sur les attaques ciblant plusieurs établissements pénitentiaires en France

Depuis le week-end, plusieurs établissements pénitentiaires ont été la cible d’attaques. Mardi après-midi, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, s’est rendu au centre pénitentiaire de Toulon, qui a essuyé des tirs d’arme automatique, afin d’apporter son soutien aux agents.

Plusieurs établissements pénitentiaires ont été visés par des attaques depuis le week-end. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, se rend mardi 15 avril après-midi au centre pénitentiaire de Toulon, touché par des tirs à l’arme automatique, pour soutenir les agents. Voici ce que l’on sait de ces attaques.

Que s’est-il passé concrètement ?

Dans la nuit de dimanche 13 à lundi 14 avril, sept véhicules ont été “détruits ou dégradés en raison d’un incendie” sur le parking de l’Enap (École nationale d’administration pénitentiaire) à Agen (Lot-et-Garonne), selon le parquet local.

À Réau (Seine-et-Marne), la même nuit, le véhicule d’une surveillante a été incendié et des traces d’hydrocarbures ont été retrouvées sur trois autres véhicules, a indiqué une source policière. Puis, dans la nuit de lundi 14 à mardi 15 avril, d’autres établissements ont été visés.

Trois véhicules, dont deux appartenant à des agents pénitentiaires, ont été incendiés lundi soir sur le parking de la maison d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis), selon une source policière.

Un bidon d’hydrocarbures de cinq litres a été retrouvé sur place.

Les images de vidéosurveillance ont permis de voir que les deux auteurs ont pénétré dans l’enceinte en passant par une butte de terre, incendiant chacun un véhicule, le troisième ayant été atteint par propagation.

Selon une autre source policière, les établissements de Nanterre (Hauts-de-Seine), Aix-Luynes (Bouches-du-Rhône) et Valence (Drôme) ont aussi été touchés par des incendies de véhicules, dont certains avaient préalablement été tagués avec la mention DDPF pour “droit des prisonniers français”.

Au centre pénitentiaire d’Aix-Luynes, la porte de la base du Pôle de rattachement des extractions judiciaires et de l’Équipe régionale d’intervention et de sécurité (PREJ-ERIS) a été incendiée, a déclaré une source proche du dossier.

À celui de Toulon-La Farlède (Var), plusieurs personnes venues en véhicule ont tiré à l’arme lourde sur la porte de l’établissement, vers 0 h 40, selon le procureur de Toulon, Samuel Finielz.

Un grand sigle rouge orangé comportant cette fois-ci les mystérieuses lettres “DDFM” a été inscrit sur la porte grise par laquelle entrent et sortent les fourgons pénitentiaires, a constaté un journaliste de l’AFP.

Dans la nuit de lundi à mardi, à Marseille, des véhicules ont été tagués et un incendié près des locaux de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), sur le parking d’une résidence de logements sociaux occupés par de nombreux agents de l’administration pénitentiaire. “C’est une honte absolue. Je réaffirme mon soutien aux agents pénitentiaires pour leur courage”, a écrit sur le réseau social X la présidente du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, en postant une photo de véhicules tagués.

Quelles investigations, quelles pistes ?
Des enquêtes ont d’abord été ouvertes par les parquets locaux.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ensuite annoncé, à la mi-journée, se saisir de l’enquête, confiée à la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire, aux directions zonales de la police nationale concernées et à la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure). Les qualifications de cette enquête seront communiquées “ultérieurement”, a indiqué le Pnat.

Selon une source proche du dossier, “la nature même de l’action” traduit une “action concertée dont l’objectif est de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation”, ce qui est constitutif de l’infraction terroriste et justifie la saisine du Pnat, quel que soit à ce stade le profil des suspects.

L’objectif est “manifestement d’intimider l’État”, a ajouté cette source. L’identification du ou des groupes derrière ces actes fera l’objet des investigations.

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, s’est empressé d’attribuer ces attaques au “narcotrafic”. “La République est confrontée au narcotrafic et prend des mesures qui vont déranger profondément les réseaux criminels”, a-t-il écrit sur X, ajoutant qu’elle était “défiée” et saurait “être ferme et courageuse”.

Toutefois, une source proche du dossier a indiqué que toutes les hypothèses étaient examinées, en soulignant la présence de slogans libertaires. Au vu des premiers éléments, la piste anarchiste semblerait se dessiner dans une vaste majorité de cas, selon cette source.

Comment réagissent les personnels pénitentiaires ?
“Ces actes criminels sont une attaque frontale contre notre institution, contre la République, et contre les agents qui la servent au quotidien”, a dénoncé le syndicat FO Justice, exigeant “une réponse forte, immédiate et sans ambiguïté de l’État”.

Au centre pénitentiaire de Valence, Louis Nicole, secrétaire local adjoint de FO Justice, a appelé à “débloquer de l’argent pour la sécurisation, pour que le site devienne hermétique”.

“Ces attaques ciblées, lâches et odieuses, visent à terroriser celles et ceux qui incarnent l’autorité de l’État et assurent au quotidien la sécurité de tous, même au prix de leur propre tranquillité”, a fustigé le syndicat Ufap Unsa Justice dans un communiqué, appelant à une” action réelle et déterminée, menée conjointement par les ministres de la Justice et de l’Intérieur”.

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