Senegal! Drame évité de justesse : Une pirogue de plus de 100 personnes abandonnées par leurs convoyeurs dans une pirogue en mer ont été sauvés, Chavirement de pirogue à Bettenty : Une plaie béante huit ans après le drame, Meurtres et tortures sur un bateau de migrants sénégalais : 19 suspects arrêtés en Espagne, Affaire Waly Seck : 5 milliards F CFA suspects la confession de l’homme d’affaires arrêté

2025.9.18 Affaire Waly Seck : 5 milliards F CFA suspects, la confession de l’homme d’affaires arrêté
Dans le cadre de l’exécution de l’information judiciaire ouverte par le juge du premier cabinet financier, à la demande du parquet financier, à la suite d’un signalement de la CENTIF, la DIC a arrêté l’homme d’affaires Saliou Sylla, fondateur de l’entreprise ETS Saliou Sylla. Si l’on en croit Libération, qui donne l’information, ce dernier a été discrètement entendu et placé en garde à vue. Le journal rapporte que le mis en cause a déclaré que les fonds objet de l’enquête servaient «à des opérations de change».
Les fonds en question se chiffrent à 5,597 milliards de francs CFA. Il s’agit du montant issu de retraits suspects effectués depuis les comptes de Woodrose Investment LTD, une entreprise attribuée à Amadou Sall, fils de l’ancien Président Macky Sall, et tracés par la CENTIF dans un rapport. Présentée comme la gérante de cette société, Ndèye Seynabou Ndiaye est sous mandat de dépôt dans le cadre de l’instruction du premier volet de ce dossier.
La nouvelle information judiciaire, qui vaut à Saliou Sylla une garde à vue, vise également six autres personnes dont Waly Seck. Dans son réquisitoire introductif, le parquet financier demande au juge du premier cabinet de poursuivre les suspects pour association de malfaiteurs en groupe criminel organisé et blanchiment de capitaux commis par un groupe criminel organisé.
Dans une vidéo tournée manifestement depuis l’étranger, Waly Seck a clamé son innocence et son désir d’être entendu par la justice. Dans la foulée, il a annoncé sa décision de suspendre ses activités musicales, dénonçant des «tracasseries» dont il serait depuis quelque temps la cible.

2025.9.17 Meurtres et tortures sur un bateau de migrants sénégalais : 19 suspects arrêtés en Espagne
La police espagnole a annoncé mercredi, l’arrestation de 19 personnes soupçonnées de meurtres, de tortures et d’agressions à bord d’un bateau de migrants parti du Sénégal vers les îles Canaries. Au moins 50 passagers sont portés disparus.
Le 24 août, une embarcation de fortune a été secourue au large de Grande Canarie avec 248 survivants. Les autorités estiment que le navire transportait environ 300 personnes au départ, laissant présumer que plusieurs passagers ont été jetés à la mer au cours des onze jours de traversée.
Selon les témoignages recueillis par la police, certains des suspects occupaient des fonctions de capitaines et auraient infligé des violences physiques et des maltraitances aux migrants. Dans certains cas, des passagers auraient été jetés à l’eau vivant, sans que les responsables ne viennent à leur secours.
Certains meurtres seraient motivés par des croyances superstitieuses : les victimes auraient été accusées de sorcellerie ou tenues responsables de problèmes techniques, de pénuries de nourriture ou de tempêtes. D’autres auraient été tuées pour avoir protesté contre les conditions du voyage. Un migrant gravement malade lors du sauvetage est décédé à l’hôpital peu après.
Les 19 personnes interpellées ont été placées en détention provisoire et sont poursuivies pour immigration illégale, homicide, agression et torture.
2025.9.17 Drame évité de justesse : Une pirogue de plus de 100 personnes abandonnées par leurs convoyeurs dans une pirogue en mer, ont été sauvés
Gendarmses count migrants who attempted Atlantic crossing as they disembark from a pirogue after Senegalese marines intercepted the vessel carrying 112 people, officials said, as it was brought ashore at Ouakam Beach in Dakar, Senegal, on September 16 2025.

Entre lundi et mardi, au moins 119 personnes ont été interceptées au niveau des plages de Ngor et Ouakam. Si 19 candidats ont été surpris dans une maison abandonnée, plus de 100 migrants, abandonnés par leurs convoyeurs dans une pirogue en mer, ont été sauvés, permettant d’éviter un autre drame sur le chemin des Canaries.

Plus de 119 candidats à l’émigration irrégulière ont été sauvés entre lundi et mardi au niveau des plages des villages de Ngor et Ouakam. D’abord, c’est la Brigade de proximité de Ngor qui a procédé, le lundi 15 septembre 2025, à l’interpellation de 19 individus de nationalités différentes dont 3 enfants, tous candidats à l’émigration irrégulière. Selon la Gendarmerie nationale, «l’opération a été déclenchée à la suite de la dénonciation d’un propriétaire qui, à son retour, a découvert la présence de personnes étrangères dans son domicile situé à l’île de Ngor».

Elle ajoute : «La perquisition menée par les gendarmes dans ladite maison a permis de retrouver les dix-neuf candidats à l’émigration irrégulière, répartis comme suit : 12 Guinéens, 1 Ivoirien, 1 Malien et 5 Sénégalais.» Face à cette situation, la Gendarmerie nationale «a réaffirmé son engagement dans la lutte contre l’émigration irrégulière et appelé la population à une collaboration renforcée pour endiguer ce fléau».

Par ailleurs, la Maréchaussée a procédé à l’interception d’une pirogue transportant plus de 100 migrants à la plage de Ouakam, hier. L’opération, supervisée par les gendarmes, qui a attiré une foule de curieux, a permis de mettre fin à une nouvelle tentative de départ vers l’Europe. Si une enquête est ouverte pour identifier les passeurs impliqués dans cette traversée, cette nouvelle découverte montre la persistance du fléau, surtout en cette période d’été plus propice aux départs massifs de migrants vers les Iles Canaries.

Et le pire a été évité en haute mer : ces candidats à l’émigration irrégulière ont été abandonnés par le capitaine de l’embarcation. Mais, ils ont été sauvés par des piroguiers de retour d’une partie de pêche, escortés par des éléments de la Marine jusqu’au rivage.

Sur la terre ferme, ils ont été pris en charge par des gendarmes qui ont procédé à des contrôles d’identité.

Il faut noter qu’entre samedi et lundi, 334 migrants ont été secourus au large des Canaries et débarqués dans l’archipel. Ces arrivées interviennent après 20 jours sans aucun débarquement de canot dans l’archipel espagnol, un fait sans précédent depuis deux ans sur cette route migratoire. En détail, assure Infosmigrants, le lundi 15 septembre, 235 personnes, entassées dans une pirogue, ont été secourues par les services espagnols. Parmi elles, on compte 149 hommes, 64 femmes et 22 mineurs.

Par ailleurs, lors du premier semestre 2025, près de 2 mille migrants ont été interpellés au Sénégal, 74 convoyeurs arrêtés et 32 pirogues saisies, d’après des informations du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (Cilmi), qui salue les avancées réalisées dans le démantèlement des filières de passeurs et l’intensification de la répression.

2025.9.10 Chavirement de pirogue à Bettenty : Une plaie béante huit ans après le drame

Huit années se sont écoulées après le chavirement d’une pirogue transportant plus de 70 femmes de l’île de Bettenty, dans la commune de Toubacouta. Elles étaient sur le retour après une cueillette d’huitres et de moules… Ce drame qui a eu lieu plus précisément le 24 avril 2017, a emporté 21 des passagers toutes des dames dont la plupart étaient âgées entre 20 et 30 ans. Malgré les secours, les appuis financiers et matériels de l’Etat et des populations riveraines, le temps n’a pas réussi à estomper la douleur. Car, au-delà d’être des soutiens pour leur famille, elles furent des actrices clés de l’économie locale.

Elles étaient la chaire nourricière de leurs familles, des soutiens pour leurs maris et leurs enfants. Très braves et actives, les femmes de l’île de Bettenty à l’instar de celles du Sénégal et des îles du Saloum participent activement à la vie socio-économique leur territoire.

Evoluant dans une zone où elles tirent principalement source de revenus de la mer, chaque jour, toutes téméraires, elles embarquent sur des pirogues sans gilet de sauvetage à la quête des fruits de mer, notamment, des mollusques tels que les huitres, les moules …

Mais, cette après-midi du lundi 24 avril 2017, ne sera pas comme les autres. Les femmes de Bettenty ne rentreront pas toutes joyeuses, leurs bassines remplies de mollusques. Leur arrivée sera plutôt cadencée de pleurs, de cris de désolation, de regrets.

Pour certaines, leur âme ayant déjà rejoint le ciel, ne reverront plus le rire de leurs enfants, de leurs proches. Car, ce sont des corps sans vie, qui seront présentées à leurs familles. Pour les rescapées, le réveil sera brusque, entourées de blouses blanches. Le temps a certes eu son effet, mais les souvenirs restent. La douleur ne s’estompe toujours pas.

Khady prépara un « plassasse » avant de sombrer

« Les plaies sont encore béantes. On n’oubliera jamais ce qui s’est passé ce jour-là. J’ai perdu l’une de mes belles-sœurs lors du chavirement. Ce jour-là, c’est comme si le ciel se dérobait sous mes pieds. Pourtant, c’était une journée qui avait bien commencé pour ma belle-sœur qui était la première femme de mon frère », narre Khady Diamé, le regard fictif, la voie grelottante.

Cette mareyeuse, la quarantaine, rencontrée aux bords de la plage sous les cocotiers, se remémore les derniers moments passés avec sa belle-sœur, qui porte le même prénom qu’elle.

Le cœur serré, elle poursuit : « Elle est venue me trouver dans ma chambre pour me demander ce que je voulais qu’elle prépare pour moi avant de partir. Je lui ai dit de préparer ce qu’elle voulait. Elle m’a dit qu’elle va donner donc faire du « plassasse ». (Ndrl : un plat composé de riz blanc et d’une sauce de feuilles de manioc, d’arachides et d’huile de palme). On a rigolé et elle est partie faire la cuisine. Je me suis endormie avant même qu’elle ne termine la cuisson. Donc, elle a laissé le repas dans la marmite et elle est partie en mer avec sa coépouse ».

Un plat que Khady ne va jamais goûter. S’étant réveillée avec un mauvais présentiment, après la prière de 14h, elle s’est couchée et sera réveillée par les cris du voisinage.

« Je me suis écroulée »

« J’ai couru jusqu’à la plage pour savoir ce qui se passe et quand on m’a dit que Khady est décédée à la suite du chavirement de leur pirogue, je n’ai pas pu me retenir. Je me suis écroulée. C’est une soirée que je n’oublierai jamais et je pense à elle à chaque fois que je me rends à la mer pour récupérer mes poissons. Parfois même voir ses enfants fait couler mes larmes », confie-t-elle le regard perdu.

Mais, pour la famille Diamé, l’une des coépouses en sortira vivante. Il s’agit de la première femme qui vit toujours avec ces séquelles. A l’instar de celle-ci, Fatou Sarr, l’une des rescapées vit toujours avec la psychose.

« Je n’ose plus m’aventurer en mer »

« Le drame a eu un impact fort sur nos vies. J’ai certes survécu mais, jusqu’à maintenant, je garde encore les séquelles. Je n’ose plus m’aventurer en mer. C’est le cas de plusieurs autres femmes du village. Il y a même des rescapées du drame qui restent traumatisées à l’idée de retourner en mer. C’est par compte-goutte qu’elles y vont pour assurer leur subsistance », affirme cette vieille dame la soixantaine.

Sous le regard bienveillant de son fils, Aliou Diouf, la vieille dame assise sur un fauteuil dans son salon, raconte les moments tragiques avant la catastrophe.

« Nous étions sur le chemin du retour de la cueillette d’huitres. On était sur les îles Sangomar. On a fait plus de la moitié du trajet avant d’être rattrapées par des vents violents suivis de grosses vagues. La première a fait tanguer la pirogue. A la deuxième vague, nous étions toutes en panique et la troisième vague est venue nous donner le coup de grâce. Nous nous sommes toutes retrouvées à la mer. J’ai perdu connaissance et je me suis retrouvée à l’hôpital à mon réveil », explique-t-elle d’un ton aqueux.

L’accès au financement, un défi

Le regard figé, les mains croisées sous son grand-voile multicolore, Fatou Sarr avoue qu’elle est toujours traumatisée par les faits et quand elle pense à ses collègues et amis mareyeuses qui y ont laissé leur vie, cela lui fend le cœur.

Aujourd’hui, pour mieux prendre en charge ses besoins et ceux de sa famille, elle s’est tournée vers la transformation de produits halieutiques et le petit commerce. Un business qu’elle juge « pas trés rentable » comparé à la cueillette des huitres.

« Nous avons souvent des problèmes de fonds. Depuis le drame, nous n’avons pas eu de soutien. Il y a certes eu des annonces des autorités mais nous sommes restées des années dans l’attente. C’est l’année dernière que nous avons vraiment commencé à sentir un appui. Nous avons réceptionné un moulin et une chambre pour abriter quatre congélateurs. Mais nous ne pouvons les utiliser faute d’électricité », se désole-t-elle.

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